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Mémoire de Maxéville
8 octobre 2022

L’ancienne église et son destin tragique

 

   Ancienne église

 Une des rares photographies de l’ancienne église qui nous soit parvenue.

 L'ancienne église de Maxéville, qui se trouvait à la place du cimetière actuel, rue de la Justice, a été détruite en 1889, à la suite de la construction de la nouvelle église[1]. Que l’on soit croyant ou non, on ne peut que regretter une telle décision, prise par le Conseil Municipal le 10 août 1889, contre l’avis de Monsieur le Curé, en vu d’en vendre les matériaux et d’agrandir le cimetière. Cet édifice était, en effet, d’un grand intérêt historique, artistique et culturel. Selon certaines sources[2], la tour servant de clocher aurait été un reste de l’ancien château de Maxéville, dans la tour duquel aurait été emprisonné le duc Ferry III, par le seigneur de Maxéville Adrian des Armoises. Située sur l’emplacement de l’actuel cimetière, l’Eglise était alors au milieu des vignes, isolée à 333 m du village. La population de ce dernier augmentant, il a fallu l’agrandir par deux fois, en particulier en 1444.

Quelques faits remarquables sont à signaler sur cette ancienne église. Sur la seconde travée de la nef, les chapiteaux, de forme octogone, étaient ornés chacun de deux écussons, l’un vers la nef, l’autre latéral. L’un d’eux, celui porté, face à la nef, par la colonnette antérieure du côté de l’évangile, était un écusson héraldique – fait insolite en Lorraine – de la maison Nancy-Lenoncourt : une croix engrêlée. (Source : Wikipedia)

Cela constitue une preuve que les constructeurs de l’édifice appartenaient à cette famille. Les restes d’une litre funéraire tracée en relief et peinte de l’extérieur, le long des murs, à environ une vingtaine de mètres de hauteur, se trouvaient aussi dans l’église. La présence de cette litre funéraire est encore un fait rarissime en Lorraine. Enfin, notons que parmi les monuments funéraires présents au sein de l’édifice, le plus ancien datait vraisemblablement de 1519. Il s’agissait d’une tombe. Celle de l’écuyer Richard des Armoises. De manière générale, toutes les épitaphes, rédigées avec simplicité, comportaient les éléments suivants : les noms du défunt et, s’il est utile, de ses parents, ses qualifications et profession, son âge, la date de son décès, les mots Cy gist et la demande d’une prière. Ces inscriptions étaient rédigées en langue vulgaire pour être comprises de tous.

 ancienne

Sur cette photo-montage, nous avons tenté de resituer l’emplacement de l’ancienne église au sein du cimetière actuel.

 Aujourd’hui, l’observateur attentif remarquera que dans la section n°1 du cimetière se trouve une tombe qui n’est pas alignée comme les autres. Selon plusieurs sources orales, cette tombe – où repose notamment le Marquis de Lattier-Bayanne, mort en 1799 – doit son curieux alignement au fait qu’elle était disposé contre le mur de l’ancienne église. On observe également des monuments funéraires, encastrés dans le mur du cimetière, au niveau de la partie Ouest de l’actuel cimetière militaire. Ces tombes sont décrites dans le livre de Léon GERMAIN[3]. Certaines datent du XVIIème siècle. Elles prouvent que cette partie au moins du mur appartenait au mur d’enceinte de l’ancien cimetière qui entourait l’ancienne église.



[1] Léon GERMAIN, L’Eglise de Maxéville, Sidot, Frères, Libraires-Editeurs, Nancy, 1889.

[2] En particulier M. BEAUPRE, De la prison de Ferry III, dit le Chauve, duc de Lorraine, dans la tour de Maxéville, Nancy, 1839, page 61, et H. LEPAGE, Statistique de la Meurthe, 1843.

[3] Ibid.

 

 

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