La Rue de la Justice
Le mois dernier un étudiant nous a demandé un topo sur la rue de la Justice : origine du nom,son histoire..., voici ce qui lui a été répondu, nous y ajoutons quelques photos de la rue aujoud'hui
Voie romaine à mi-pente vers Champigneulles
Moyen Age « Le chemin de la Justice ainsi appelé à cause des « Fourches Patibulaires » qui se dressaient à son extrémité, on y pendait les malfaiteurs » A. Vautrin
Les " Fourches patibulaires " à Maxéville (Meurthe-et-Moselle) composition extraite du manuscrit Morius 84 intitulé " Notes pour servir à l'histoire des environs du Faubourg des Trois-Maisons - La Gueule-le-Loup - Malzéville - Maxéville - Procès Petit Florentin - Mines - Châteaux - Usine - Chemin de fer de ceinture - Pénitencier - Église de Maxéville ". On ignore où se trouvait précisément ce lieu-dit où les pendus de Nancy étaient soi-disant exposés à Maxéville jusqu'à décomposition des cadavres. Morius parle du " chemin du village allant vers Champigneulles sous le bois, à la tête de la côte sur une éminence de Maxéville ". " Le massif fut démoli vers 1825 " ajoute-t-il " par mon grand-père Pancrace Morius et son fils Pierre pour le compte du propriétaire Masson, dont il était vigneron. Les gens de Maxéville allaient les décrocher et les enterrer parce que les gens de Nancy ne voulaient plus acheter leurs cerises. On appelle encore ce lieu la Justice ". Au sortir de l'avenue de Metz en direction de Maxéville, un panneau signalétique porte aujourd'hui cette dénomination " Les Fourches Patibulaires " sans que l'on se souvienne de l'origine macabre de ce lieu-dit. On pourra s'étonner de cette indication de lieu en contrebas de la route principale alors que les gibets étaient autrefois dressés sur les hauteurs ! Le Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département de la Meurthe apporte cette précision : " La Justice ou la chapelle-des-Trois-Colas, endroit du territoire de Champigneulles, entre cette commune et Maxéville, où étaient dressées les fourches patibulaires destinées à l'exécution des criminels ".
Voir sur le site IMAGE’EST (patrimoine – Eglise Maxéville – FI -1006 – 0001 & 0002) la photo montage et le dossier sur l’emplacement de l’ancienne église alors accolée au château
A l’époque la justice était rendue par les seigneurs et le clergé
Suite à l’emprisonnement de Ferry III les ducs de Lorraine ont banni la seigneurie de Maxéville, leur château rasé
Cadastre 1809 section B
Même si les bâtiments ont disparu et les Fourches Patibulaires déplacées le nom de Justice est resté pour ce chemin
Aux périodes suivantes cette voie est excentrée par rapport à l’activité industrielle, elle recevra le nom de « rue » qu’en 1921 en raison du nombre de demeures bâties
Solvay a fait construire de 1923 à 1925 les cités du même nom, toujours existantes. Il s'agit de 56 maisons doubles, soit 112 logements. Elles ont été très appréciées de leurs occupants.
Construites en briques, selon la tradition belge, pays d'origine de Solvay, leur solidité est légendaire.
À partir de 1960, Solvay les équipe de salle de bain, puis les propose à la vente, dans la décennie soixante-dix, à leurs occupants dans des conditions particulièrement avantageuses. Aucun ne refusa l'achat.
La plupart des nouveaux propriétaires construira un garage sur le petit jardinet attenant. De nos jours, elles sont particulièrement recherchées à l'achat.
Années 60 : à la construction désastreuse du viaduc de l’autoroute qui coupera Maxéville en deux elle sera amputée de la partie qui rejoint Champigneulles
Depuis elle n’a guère évoluée, la municipalité se bat depuis de nombreuses années pour un mur anti-bruit qui la rendrait plus résidentielle
Construction autoroute
1950
1970
Aujourd'hui
documentation Christine LABRUSSE photos Jean-Marie KOWAL