Les lavoirs de Maxéville
Veiller à la pureté de l’eau est impératif, le lavoir est le nouveau temple de la propreté, de la salubrité et de l’hygiène
L’Assemblée législative instaure un crédit spécial pour subventionner la construction à hauteur de 30% de lavoirs, fontaines, puits, abreuvoirs
La construction est conçue pour faciliter le travail des femmes et également pour les protéger des intempéries
Garder les mains dans l’eau fraîche à un effet diurétique d’où la présence de toilettes
Une célèbre lavandière : La Mère Denis
1°) Lavoir rue du 15 septembre (centre, rue de Nancy)
Construit probablement vers 1851 (voir pdf 2015)
Alimenté en eau d’exhaure de la mine de Boudonville à partir du 28 décembre 1892
Février 1982 une pétition contre sa fermeture envisagée suite au manque d’alimentation en eau
Mai 1982 maintenu tant qu’il y aura de l’eau
1989 préservé et réaménagé
2°) Lavoir rue de la République (Grand ’Rue)
Construit en 1895 avec emprunt (voir plan dans pdf 2015) local totalement fermé
Dans les années 1950 alors qu’il ne sert plus en tant que lavoir le bouilleur de cru et les pompiers se partageront le local
Tout cet endroit a été totalement rasé à cause du viaduc de l’autoroute en 1966
Alimenté en eau d’exhaure de la mine des Prussiens (cimetière) dont le carreau était juste au-dessus et peut-être même celle de Solvay
la statuette nichée dans l’arête droite du mur a été sauvée de la démolition
3°) Lavoir route de Metz (St Sébastien)
Construit 1882, alimenté avec l’eau du canal (auparavant on peut voir des femmes laver dans le canal)
1968 plus utilisé à cause du mauvais état de la toiture = désaffection
La petite bâtisse carrée abritant du matériel est devenue un local EDF
4°) Lavoirs Solvay
Un à chaque angle de la rue Solvay (cf vue aérienne)
Fermeture à la disparition de l’Amicale Solvay où sera bâti quelques maisons et le complexe sportif Marie Marvingt 1975-1984
5°) un autre quai Gambetta
La population du bas de la ville lavait peut-être sur les rives de la Meurthe ou au lavoir au pont de Malzéville
Les lavoirs ne sont pas les seuls points d’eau dans la ville il y a les bornes, les abreuvoirs et les fontaines
Place de la République la borne-fontaine avec auge en pierre est remplacée par une borne en fonte, borne qui sera ensuite placée à l’angle de la mairie (encore là en 1952) quand l’abreuvoir laissera la place à une voie de circulation
plus haut dans la rue de la République devant l’hospice (Association) JBThiery une auge avec une roue
la même au niveau du n°33
cette roue dont on se savait plus quoi faire a été posée rue Vallin
Au n°73 aux anciennes cantines Solvay il y avait un lavoir avec un grenier pour faire sècher le linge et des douches pour les ouvriers
Il semblerait qu’il y ait eu plusieurs bornes tout au long route de Metz alimentées soit en eau d’exhaure soit en eau de la Meurthe par pompage (Solvay)
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une face à la cité des Hauts Fourneaux n°70/90
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une face à la cité de la Mine n° 52
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une sur la petite place face de chez Tempo (le Trianon actuel)
La fontaine du parc (alimentée en eau potable) et celle du cimetière sont de conception toute récente 1985
Une fontaine a été installée en 2005 place de mairie puis démantelée en 2014
recherches effectuées par C.Labrusse
La villa Gabrielle
Cette photo a été le point de départ de la recherche.
Au recensement de 1911 monsieur Edmond GERARD (Metz 1847- 1916) habitait cette maison avec ses fils Jean et Henri et des domestiques
Sur le Bottin 1909 il apparaît en tant que propriétaire-rentier, courtier-tanneur à Nancy
Adjoint en 1911 puis maire en 1912 il décède en 1916 en plein mandat et en pleine guerre
Sur l’annuaire de 1925 ainsi qu’au recensement de 1926 c’est monsieur Arsène ARNOULD, propriétaire-rentier qui l’occupe
Difficile à situer car la numérotation de la route de Metz sur les recensements ne correspond pas à celle d’aujourd’hui. Sur des plans de 1917 et 1934 et un plan cadastral de 1936 la propriété apparaît bien route de Metz mais avant que celle-ci ne soit modifiée fin des années 1950 pour devenir rue Gambetta prolongée
La voici telle qu’elle est actuellement au 143 ter rue Gambetta prolongée au pied de la Balance
L’entrée de l’immeuble la Balance construit sur l’ancien parc
Le détail qui confirme
enquête menée par C.Labrusse
Un Vieux Château JDM n°42 juillet-août 2021
transcription de l'article :
Un vieux château qui se change en mairie
M. Paul Richard, maire de Maxéville, fait avec nous le « tour du propriétaire ».
Nous avons relaté la semaine dernière l’acquisition faite par la commune de Maxéville.
Moyennant le prix de quatre cent mille francs en chiffre rond, elle est devenue propriétaire d’un château avec ses dépendances – sans compter deux modestes maisons d’habitation et une parcelle de terrain contenant une source dont le débit est capable d’alimenter le domaine tout entier.
Ne nous attardons pas trop à considérer si cette réalisation aurait pu faire, jadis, de délibérations permettant de traiter peut-être dans de meilleures conditions. Les soupirs, nos regrets ne changeront rien. Telle qu’elle se comporte actuellement l’affaire présente maints avantages qu’il n’y a pas lieu de dédaigner. Le parc deviendra, sans dépenses trop lourdes, un stade où la culture physique se complaira aux matches de football et aux exercices athlétiques. Quant au terrain qui descendait vers la voie ferrée entre deux ruelles, on a déjà quelque peine à le reconnaître…
M. Paul Richard, le sympathique maire de la localité, nous avait montré l’autre jour les changements subis par le quartier du centre. Le carrefour irrégulier et par cela même dangereux pour la circulation, a dégagé maintenant une visibilité que les murs du jardin restreignaient. Plus de murs ! Une chaussée très large ! Une rue droite comme un I majuscule ! Les risques d’accident ont disparu. Cylindrage et goudronnage achèveront à bref délai la métamorphose. Maxéville revêtira l’aspect d’un faubourg de Nancy la Coquette.
Avec ses baies où la lumière et l’air entrent à flots, avec ses portes toujours prêtes pour un accueil cordial, la future mairie semble inviter les visiteurs.
Sur les pas de M. Richard nous franchissons le seuil de cette vaste demeure. On éprouve tout d’abord une certaine surprise dans ce vestibule en apparence trop étroit, comme si l’architecte eût manqué du sens des proportions. De même l’escalier qui nous conduira au premier étage étonne par ce qu’il a de banal. On voudrait croire en matière de compensation, que la rampe en fer forgé sortit des ateliers de Jean Lamour ; mais rien n’autorise une telle supposition.
Et puis quel silence ! Quelle solitude ! On cède au désir de frapper le sol du talon, de hausser la voix, d’appeler quelqu’un, pour la joie de réveiller un écho dont le sommeil est si profond que la foudre elle-même ne lui causerait aucun émoi…
Par contre le nombre de pièces a de quoi ravir M. le maire de Maxéville.
Il constate :
Oh ! Nous avons beaucoup de place. Nos services fonctionneront à l’aise. Nous logerons notre secrétaire et sa famille en respectant l’indépendance dont chacun a besoin pour se sentir tout à fait chez soi…
Evidemment les progrès du confort moderne n’ont pas encore dit leur dernier mot. C’est une maison que les maçons, les plombiers-zingueurs, les peintres, les menuisiers disputent au Passé. Le délabrement des parquets, les teintes fanées du papier couvrant les murs, les espagnolettes qui refusent d’obéir, tout cela atteste un outrage des ans, une décrépitude avec laquelle contraste singulièrement les radiateurs du chauffage central.
Le siècle de la Pompadour, indique notre guide, n’avait pas idée de ça…
C’est parbleu vrai ! Les notions d’hygiène étaient plutôt rudimentaires. Mais on cherche malgré soi la cheminée immense où flambait alors un tronc d’arbre pour réchauffer les maîtres de céans : on gagnerait en pittoresque ce que l’on perd en commodité.
Justement pour obtenir cette commodité-là, des transformations seront opérées et les architectes ont du pain sur la planche – sur la planche à dessin.
M. Richard nous signale :
L’eau et l’électricité sont bien installées ; mais en revanche le gaz manque. Ni pour l’éclairage, ni pour la cuisine, les propriétaires anciens n’ont jugé utiles de l’amener chez eux.
Des obstacles gênent notre marche. Un tas de gravats, des madriers, des outils. Nous dérangeons les ouvriers en plein travail. Par intervalles, M. Richard arrête notre curiosité : tantôt il désigne un détail historique, tantôt il sollicite un avis, une critique, en nous confiant ses intentions :
Je me propose de réunir ces deux grandes salles, d’abattre la cloison qui les séparent. Nous disposerons ainsi d’un local qui servirait aux besoins pour les fêtes, les réceptions, les spectacles, les conférences… Une scène, un écran pour les concerts ou le cinéma… Qu’en dites-Vous ?
Ma foi. C’est tout à fait convenable. De même j’approuve l’aménagement de la terrasse en abri contre les bombardements, non sans observer que je ne tiens pas les cordons de la bourse et qu’il vaudrait mieux consulter les contribuables qu’un journaliste.
La terrasse en bordure de la rue Nouvelle, recouvre un souterrain. Les ouvriers ont mis à jour, par endroits, des clés de voute solides :
Nous laissons les choses en état, déclare M. Richard. Il suffira d’empiler des sacs à terre en cas de nécessité pour assurer efficacement la protection des habitants qui se réfugieront dans ces abris. Il n’y a pas de petites économies pour le budget communal
Notre interlocuteur aborde ainsi le côté financier du projet que Maxéville a réalisé :
Le domaine, avec son parc et son verger, s’étend sur une superficie d’environ deux hectares. Nous en avons commencé le lotissement. Les amateurs ne manqueront pas. Entre la mairie et le quai Gambetta, deux rues parallèles établiront une communication facile avec le centre. Nous avons entrepris d’important travaux et de canalisation : eau, gaz, égouts… On respire ici un air très pur… Voyez l’admirable panorama qui se déroule jusqu’au plateau de Malzéville… Je crois que notre commune se recommande d’elle-même aux amateurs d’agréable et saine villégiature…
Nous prolongeons le « tour du propriétaire », constamment intéressé par la tournure que prennent les conversations avec un maire soucieux d’exaucer les vœux de ses administrés.
Un seul souci, un seul nuage dans cette existence heureuse et tranquille : M. Richard déplore amèrement que le ministère de P.T.T. hésite devant le transfert d’un bureau de poste qu’il logerait sous le même toit que les services municipaux.
Cela coûterait si peu et cela serait si utile… Ce n’est pas à nous de supporter ces frais-là…Entre-nous, l’Etat a rarement l’occasion d’employer aussi bien notre argent !
A.L. L’Est Républicain 12 octobre 1936