La mine de L'ARBED
entré en début d'exploitation entrée actuelle
La mine de l'Arbed (ou mine des Prussiens) a été exploitée de 1864 jusqu'en 1966. L'entrée principale se situe à coté du cimetière à flanc de coteau, juste en dessous de l'autoroute.D'une superficie de 295 ha dont la moitié se trouve sur le territoire de Maxéville, l'autre moitié sur la commune de Champigneulles avec une pente du gisement s'inclinant à 2% vers la vallée de Bellefontaine.
Exploitée par l'ARBED (acièries réunies de Burbach-Eich-Dudelange) qui rachète la concession en 1911,le minerai de fer appelé "minette" à cause de son faible taux de fer (31,5 %) est envoyé jusqu'au canal par des wagonnets sur rails jusqu'en 1944, puis par un tranporteur aérien pour être acheminé par péniches puis plus tard par trains jusqu'a l'usine de Burbach.
Les premiers travaux d'exploitation (abatage,roulage) se font manuellement, la foration s'effectue à l'aide de perforatrices à mains (tarières) qui seront encore en service en 1945, puis remplacées par des perforatrices électriques et à air comprimé. L'abatage se fait avec 5 charges d'explosif avec 5 mèches de longueur différente pour avoir 5 explosions séparées (par sécurité).Le roulage se fait par wagonnets appelés "berlines" sur voies de 0,77m avec une charge utile de 1,5 T. Les rames formées de 7 wagonnets tirées par un cheval jusqu'à la station de culbutage du carreau. Un cheval effectue environ 40 TKu/jour.En 1906 le nombre de chevaux était de 7.
abatage du minerai
forage et roulage du minerai
une rame tirée par cheval
Au fur et à mesure de l'exploitation de la mine, le matériel évolue, la mine se modernise et les conditions de travail du mineur également.De 1926 à 1929 les chevaux sont remplacés par 3 locos à benzol et 75 wagonnets à chassis métalique sont mis en service. En 1938 la galerie principale est rénovée en rails avec des traverses en métal et en 1939 installation d'un trolley 500 volts avec fixation des cables sur le coté (la galerie n'est pas assez haute); ce qui permit la mise en service de locos SW de 12T à dérouleur de cable.
On voit ici sur la photo de gauche le plan incliné à double voie de 260m de long sur une pente à 11%, pendant qu'une rame chargée descendait, une vide remontait vers la station de culbutage située au carreau pour recharger en minerai. Ce système était entrainé par un énorme tambour automoteur qui déroulait un cable pour la rame descendante et enroulait un autre cable pour la rame remontante. Cette voie ferrée partait du carreau pour rejoindre le canal en passant par un tunnel sous la rue Gambetta et la ligne SNCF puis traversait la route de Metz et débouchait au quai d'embarquement du canal où le minerai était chargé dans les péniches.
La traversée de la RN57 par les wagonnets génant la circulation devenue plus importante, il fût décidé d'abandonner cette voie-rails et de la remplacer par un transporteur aérien à bennes suspendues d'une capacité de 900kg chacune. Ce transporteur aérien bicable construit par la société Applevage a été mis en service en 1944, d'une longueur de 240m il cotoie le TPmax Solvay et surplombe la rue Gambetta,l a voie SNCF et la route de Metz avec des protections contre les chutes de bennes. Cela a néccessité la construction de 2 accumulateurs à trémies munis de trappes Zublin. L'accumulateur supérieur est situé à 220m de l'entrée de la mine, d'une capacité de 1000T avec un débit de 75T/heure. L'accumulateur inférieur et la station de chargement se situait entre le canal et la RN57, les bennes pleines étaient rassemblées par 4 pour être vidées à la fois. Une trappe Zublin alimentait un tapis roulant de 20m de long sur 1m de large et deversait directement dans la goulotte de chargement des péniches. Cette instalation permetait de charger 4 péniches en 8 heures soit 1000 à 1100T de minerai.
accumulateur supérieur
accumulateur inférieur et station chargement canal
En 1960, le camion remplace les wagonnets à l'intérieur de la mine, la galerie d'origine voutée d'une section de 2x2m est modifiée pour passer de 4m de large sur 2,30m en hauteur sur une longueur de 300m. Le transport du minerai jusqu'à l'accumulateur supérieur se fait par des camions ANF 40PDR et pour le chargement la Joy 14BV et la Havor. Depuis 1954, les expéditions par péniches sont remplacées par chemin de fer (plus rapide) le chargement s'effectue depuis le raccordement du site des anciens hauts fournaux situé à 500m, où une navette de 3 camions effectuent le transport du minerai depuis le canal jusqu'au pont Fleury. Le chargement d'une rame de 1100T de minerai se fait en 7 heures.
Un atelier doté de matériel et d'outillage moderne fût construit sur le carreau et permettait de réparer tous les engins en service et rapidement.
En 1966,comme beaucoup de mine de fer, la mine de Maxéville a cessé son activité fin août. Quelques mineurs ont été mutés en Moselle, d'autres en pré-retraite. La plupart des mineurs de 'ARBED et leur famille étaient logés gratuitement aux cités de la mine situées route de Metz. Le travail à la mine se faisait en 2 x 8 h, une équipe du matin et une d'après-midi. Les mineurs bénéficiaient d'avantages sociaux (retraite plus tôt,mutuelle des mineurs,bons de charbon,colonies de vacances et cadeaux à Noël pour les enfants). Ils avaient aussi la possibilité de cultiver un petit jardin situé derrière les cités au bord du canal.
Voilà les vestiges de ce qui reste de la station de chargement de la mine Arbed que l'on peût voir encore le long du canal derrière les cités route de Metz.
Recherches de Jean-Marie KOWAL
Le Chêne du Bon Dieu
Message du Musée de l'Automobile
Bonjour à toutes et à tous.
Le musée rouvre ses portes le 25 mars 2023, avec une exposition temporaire FORD T et Vins de la Craffe.
Depuis 30 ans une Ford T aux couleurs des Vins de la Craffe trône au sein du Musée.
Notre association et le Club Vignette Gratuite se sont associés pour remettre en route cette mythique auto.
Grâce à l'aide de 4 jeunes adhérents du CVG et de Mr Hombert, spécialiste des FORD T, l'auto sera remontée samedi 25 mars et sera démarrée dimanche 26 mars.
La ville de Maxéville s'associe à notre projet.
J'ai le plaisir de vous solliciter à propos de tout objet que vous pourriez posséder concernant les Vins de la Craffe:
- Photos, documents, objets publicitaires tels que cendriers, tire-bouchons, plaques émaillées, mais également caisse à vin, bouteilles etc.
Si vous possédez des objets, et êtes disposés à nous les prêter pour cette exposition, n'hésitez pas à nous contacter via ce mai ou notre mail générique : alaacl1969@gmail.com
Un grand merci, par avance
Didier Lanquetin
Trésorier
Musée Automobile de Lorraine
www.musee-auto-lorraine.frMESSAGE
Jeudi 23 février 2023
L'Épicerie CLÉMENT
M. et Mme Clément et leur fils Michel en 1947.
L'épicerie se situait au 33, rue de la Justice dans le quartier des Cités Solvay.
M. et Mme Clément ont racheté cette épicerie-café-restaurant et s'y sont installé en 1947 pour en faire une épicerie-café en supprimant l'activité restauration.
Les débuts furent assez difficiles : c'était juste après la guerre, à l'époque des pénuries alimentaires, des tickets de rationnement et aussi de la concurrence puisqu'il y avait deux autres épiceries (Chalouette et Communello) dans cette même rue.
Mais M. Clément était très motivé et courageux, tôt le matin il partait avec sa petite 2CV-camionnette pour se ravitailler auprès des commerçants au marché couvert de Nancy et des fermes environnantes afin de bien achalander son magasin et satisfaire la clientèle.
J'ai commencé à fréquenter cette épicerie dans les années 1960 dès que je fus en âge de faire "les commissions" comme on disait en ce temps-là, mes parents étant clients, ils m'envoyaient chez Clément pour les courses journalières car cette époque il n'y avait pas ou peu de supermarchés et encore moins de voitures donc c'était à l'épicerie du coin que l'on se ravitaillait.
La fameuse 2CV camionnette de M. Clément avec leur fils Michel ( vers 1952/53)
On y trouvait de tout dans cette épicerie: l'alimentation générale, les produits ménagers, la viande et charcuterie de la maison Bertaud, le pain frais de chez Vonau, la crémerie et fromages, les boissons (eaux,bières,alcool) et bien évidement les bouteilles de vin de la Craffe avec la petite bille rouge sous la capsule !
Nous, les enfants, ce qui nous intéressait surtout c'était le rayon bonbons et friandises avec ses Carambars, Malabars, réglisses Zan, Coco Boer, roudoudous, Carensac, chewing-gum Hollywood, etc... et aussi le fameux Mistral gagnant si tendrement chanté par Renaud.
Un petit rayon mercerie pour les ménagères où elles pouvaient acheter de quoi coudre ou tricoter (pelotes de laine,bobines de fil, aiguilles...) et même des bas et collants nylon ! C'était le rayon réservé de Mme Clément.
Et encore un petit rayon bazar avec des piles électriques, ampoules et lampes de poche Wonder, rustines et colle pour vélo etc...
Les dimanche et lundi étaient jours de fermeture alors il fallait prévoir pour ne manquer de rien pendant ces deux jours-là, mais le lundi un épicier ambulant (les Eco) passait dans les rues des cités ce qui permettait de se dépanner.
M. Clément faisait aussi quelques ventes saisonnières : fruits et légumes des maraîchers du quartier, quelques fleurs (jonquilles et muguet) au printemps, des chrysanthèmes à la Toussaint et même des sapins pour Noël .
L'entrée du café attenant à l'épicerie avec le petit-fils Clément
Le samedi après-midi était réservé aux livraisons à domicile du vin de la Craffe : beaucoup de familles consommaient du vin de table et par conséquent ils l'achetaient par caisse de dix bouteilles d'un litre, M. Clément livrait directement chez eux avec sa camionnette aidé d'un gamin du quartier; les bouteilles étant consignées il récupérait les caisses vides et les remplaçait par les pleines, c'était un travail très harassant qui revenait toutes les semaines et toute l'année et aussi loin que je m'en souvienne: je n'ai jamais vu cette épicerie fermée pour congés annuels !
L'essentiel de sa clientèle était constitué de familles des Cités Solvay, mais il y avait aussi des habitants de la rue de la Justice et de quelques rues avoisinantes. Souvent M. Clément faisait crédit à ses clients habituels, on payait au mois ou à la quinzaine, il notait sur un carnet les sommes que les familles lui devaient. Il y avait quelquefois des conflits car les tickets de caisse avec lui c'était le crayon sur l'oreille et le petit calepin dans la poche du tablier, et souvent le ticket était perdu ! alors il fallait bien noter les sommes dépensées (ma mère le notait sur le calendrier dans cuisine). Je me rappelle lorsque le facteur venait apporter l'argent des "allocs" ma mère filait directement à l'épicerie afin de payer à Mr Clément les achats de la quinzaine. De temps en temps, il y avait des retards de paiement et là M. Clément stoppait net les crédits et ne servait plus les clients mauvais payeurs, alors les familles se débrouillaient et se dépannaient à l'épicerie du bas (chez Bayle).
Mr et Mme Clément, leur chien, G.Baudelot (accroupie) et Mme (?) vers 1965/66
Il y avait aussi le café accolé à l'épicerie avec sa clientèle d'habitués constituée principalement d'ouvriers et de retraités surtout après la fermeture de l'amicale Solvay, beaucoup d'entre eux venaient jouer aux cartes ou aux dominos devant un canon de rouge ou une bonne bière de Champigneulles. C'était le lieu de rendez-vous des chasseurs et pêcheurs du quartier, M; Clément en faisait partie (il possédait un étang en Meuse) et ses lundis de repos étaient consacrés à ces loisirs. Quand il ramenait un trophée de chasse ou de pêche, il le mettait en exposition devant son magasin et les clients pouvaient admirer le sanglier ou le brochet que quelquefois il mettait en vente.
M; Clément et Robert François avec un beau brochet !
Voilà cette épicerie a prospéré et fonctionné pendant presque 38 années dans ce quartier populaire de Maxéville, ce magasin était très apprécié par la clientèle et ses propriétaires étaient très estimés.
M. et Mme Clément ont fermé leur épicerie en fin 1984 pour une retraite bien méritée, l'épicerie n'a pas eu de repreneur et a été vendue. De nos jours c'est devenu une maison d'habitation, mais elle reste gravée dans notre mémoire pour beaucoup d'entre nous.
l'épicerie Clément aujourd'hui
article JM Kowal